Il y a 80 ans, le 8 mai 1945 marquait la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Quelle atmosphère régnait alors à Saint-Sébastien ? Les habitants, un peu plus de 6 000 à l’époque, sont partagés entre la joie d’un espoir nouveau et la tristesse de plusieurs mois lourds en dégâts matériels et en pertes humaines.
8 mai 1945, l’Armistice est signé et marque la fin de la guerre. Le drapeau national flotte dans plusieurs endroits de la commune. Les habitants se réunissent dans les cafés en chantant « Fleur de Paris », un hymne patriotique illustrant la joie de la liberté retrouvée après quatre années d’Occupation. Sur le parvis de l’église, « La Marseillaise » est entonnée par une Sébastiennaise.
Les visages sont souriants mais les cœurs sont pourtant meurtris. Onze mois plus tôt, les 7 et 8 juin 1944, une partie de la commune connaît le chaos. Les Alliés ont pour mission de libérer Nantes du joug allemand et ambitionne de neutraliser le pont ferroviaire de la Vendée.
Les anglo-américains larguent 719 tonnes de bombes explosives faisant 18 morts, une vingtaine de blessés et près de 400 maisons endommagées voire complètement détruites.
L’église du bourg et l’école Sainte-Thérèse sont méconnaissables. L’école publique du centre ainsi que la mairie sont également touchées. En juillet, la commune connaît encore quatre nouveaux raids aériens, accélérant la déroute des Allemands qui fuient la ville le 29 août 1944, date à laquelle Saint-Sébastien est réellement libérée. Les cloches se mettent alors à sonner et un drapeau tricolore est hissé sur le clocher de l’église. Les Sébastiennais peuvent enfin souffler, délivrés de plusieurs mois difficiles d’occupation rythmés par les coupures d’électricité, les restrictions d’eau, le rationnement, les réquisitions et la peur incessante.
À l’heure du bilan, le montant des dégâts est énorme et il faut maintenant s’organiser pour reconstruire, sous la direction de la nouvelle maire Aimée Verbe, femme du résistant déporté Marcellin Verbe. Les écoles prennent rapidement leurs quartiers dans les châteaux de la Gibraye et de la Bourdaillerie. En juin 1945, les offices religieux reprennent dans l’église, dans le même temps que sa fastidieuse reconstruction. Le pont de la Vendée, totalement détruit est remplacé par un pont provisoire et reconstruit en pierre l’année suivante.
En août 1945, des baraquements en bois sont érigés pour héberger de manière provisoire les familles sinistrées. Un provisoire qui dura pourtant jusqu’en 1960…