Urbanisme

Démontage de la cuve et de la fresque patrimoniale de la Galtière

Suite à une opération de sécurisation de l’espace public pilotée par les services de Nantes métropole, un bassin de rétention d’eau datant de 1920 et une fresque illustrant cet héritage ont été détruits. Contrairement au souhait de la Ville cet élément patrimonial, bien que très dégradé n’a pu être expertisé afin d’être réhabiliter.

L’opération de démontage s’est déroulée ce lundi 4 décembre par une entreprise mandatée par la Métropole. Située sur un domaine public appartenant à la Métropole, il avait été acté d’intervenir de manière urgente afin de déposer cette cuve maraichère métallique. Le temps ayant fait son œuvre, la corrosion avait rendu dangereux le maintien en hauteur de cet ouvrage.

C’est suite à des messages reçus par les élus que nous avons découvert que l’intervention avait été programmée ce lundi par la Métropole. Problème, au lieu d’un enlèvement pour transfert au Centre Technique Municipal pour une réhabilitation, conformément aux accords passés entre la Ville et la Métropole, le prestataire de la Métropole a procédé à son découpage pour transfert par benne.

Cette manœuvre a ainsi annihilé toute possibilité d’une réinstallation de l’œuvre après réparation ou transfert dans un autre espace, ce que la Ville souhaitait pour préserver sa mémoire collective.

Dernier bassin visible, il accueillait depuis 2013 une fresque patrimoniale peinte directement sur le métal. Cette fresque appartient à une série de 11 œuvres de l’artiste Diana Taubin-Stvolinsky, installées à travers la ville pour illustrer notre patrimoine. Ce travail a été mené en collaboration avec l’association des Amis de Saint-Sébastien.

Réaction de Laurent Turquois, Maire de St Sébastien :

« Au-delà de l’urgence de l’intervention, que je peux comprendre compte-tenu de la dangerosité de l’ouvrage, je suis particulièrement choqué par le non-respect du cahier des charges transmis par la Ville au service de la Métropole. Malgré l’état très avancé de corrosion, les services et élus de la Ville ont toujours souhaité la préservation de cet élément patrimonial. Nous allons désormais renouer le dialogue avec la Métropole pour comprendre le déroulé des faits. Au-delà, je souhaite que nous puissions réfléchir, avec les amis de St Sébastien, à la création d’une nouvelle œuvre qui valorisera, à nouveau, le patrimoine maraicher de la Ville. »

Plus d’info sur cet ouvrage d’art

La peinture murale, sur le bassin de la Galtière, rappelle l’activité maraîchère de Saint-Sébastien-sur-Loire au début du XXe siècle.

La plupart des bassins étaient métalliques de forme cylindrique ou cubique. Ils étaient badigeonnés de peinture noire, d’autres étaient des ouvrages de maçonnerie, d’autres mixtes, tel celui de la Galtière, avec son support en maçonnerie et son réservoir en métal.

Ce bassin fut construit vers 1920 sur la tenue maraîchère de trois hectares de la Tullaye, propriété de Marie-Charlotte Primaudière (veuve du Général Manigault Gaulois) à partir de juin 1819. La tenue devint plus tard propriété de la famille Cardinal-Morisseau dont les terres étaient exploitées par les familles Moyse, Jolly, et Chanson.

Le bassin puisait son eau en Loire grâce à une pompe. L’eau, ainsi stockée en hauteur, avait une pression d’un kilo environ afin d’alimenter les tourniquets hydrauliques appelés localement « mouilleurs ».

À partir de 1920, l’utilisation des mouilleurs constitua un progrès d’importance, alors que l’arrosage des cultures maraîchères occupait à cette époque la moitié du temps de travail des producteurs.

Comme pour les autres peintures murales dans plusieurs quartiers de la commune, c’est Diana Taubin-Stvolinsky qui en est l’auteure.