Des éoliennes avant l’heure

On a oublié les moulins à vent qui étaient autrefois partie intégrante du paysage des campagnes et qui sont remplacés par les éoliennes. On a oublié l’importance économique des moulins à vent dans un pays agricole où les cultures vivrières, blé, orge, avoine, sarrasin étaient essentielles. Jusqu’au XIXe siècle, ils couvraient Saint-Sébastien-sur-Loire.

À Saint-Sébastien-d’Aignes, qui comprenait jusqu’en 1790 les quartiers de Pirmil, Saint-Jacques, Dos d’Âne et l’île du Vertais, les moulins à vent étaient situés près de la Loire jusqu’à la Sèvre dans des zones bien exposées aux vents d’ouest.

Au 17e siècle, on en dénombre 32 dont 6 à la Martellière : moulin de la Robertière, des Noëls, de Haute Portechaise, du Bois Praud, de la Grèneraie, petit moulin de Portechaise.

Ces moulins produisaient essentiellement de la farine de blé mais il existait aussi un moulin à fèves. Il existait des moulins tours classiques, les plus nombreux, et les moulins turquois. Ceux-ci, originaires d’Orient, se distinguaient par une base en pierre et une partie supérieure en bois posée sur un axe mobile. La partie supérieure était orientable au moyen d’une échelle queue ou guivre.

En 1866, la culture du blé à Saint-Sébastien occupait encore 350 ha mais, avec les progrès de la machine à vapeur et l’apparition des batteuses à vapeur, les moulins à vent ont progressivement disparu.

Les meuniers qui ne travaillaient plus enlevaient les ailes pour ne pas payer de taxes à l’État. Pour les moulins turquois, ils détruisaient la partie supérieure du moulin. Le dernier moulin de Saint-Sébastien a cessé de fonctionner à Portechaise à la fin du 19e siècle.

La peinture murale de Diana Taubin témoigne des nombreux moulins disparus. Elle représente un moulin tour classique et un moulin turquois. Il reste à Saint-Sébastien-sur-Loire la tour du moulin du Bois des Michées, plus connu sous le nom de moulin des Coucous (situé dans la rue des Coucous). La rue des Moulins, qui donne dans la rue du Bois Praud près de l’école de la Martellière, rappelle aussi les moulins du quartier.

Peinture murale de Diana Taubin, au groupe scolaire Marie Curie, avenue de la Martellière, montrant un moulin turquois et un moulin classique.

Groupe scolaire Marie Curie
Avenue de la Martellière

Avec l’aimable autorisation des Amis de Saint-Sébastien

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